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Michael Finnissy

Œuvres interprétées en concert par Andrew Infanti

Michael Finnissy (né en 1946) est un compositeur et pianiste anglais. Son Œuvre fourmillant est irréductible à toute catégorisation stylistique (opéras, pièces orchestrales, cycles ultra-virtuoses pour piano, musique de chambre pour ensembles inédits, etc.).

Andrew Infanti est l’interprète en concert de plusieurs de ses œuvres, dont Folklore I et le Piano Concerto n° 8. (lire la suite …)

Folklore I

En guise d’hommage à Edvard Grieg (et son contemporain L. M. Lindeman), Folklore I évoque presque exclusivement le répertoire populaire scandinave pour violon. Finnissy mobilise des sources musicales du XIXe siècle qui sont déjà des transcriptions : Slåtter op. 72 et Ældre og Nyere Norske Fjeldmelodier, deux recueils ayant pour objet la notation de la musique paysanne.

Pourtant, même dans ce contexte culturel restreint, Finnissy introduit une vaste pluralité. D’autres références musicales perturbent le cadre strictement violoneux : le compositeur y mêle des passages flamboyants d’un hommage inachevé à Sorabji, des chorales évoquant Charles Ives et des mélodies très ornées qu’il tire de la pratique écossaise de « piobaireachd » pour cornemuse.

Piano Concerto n° 8

Œuvre concertante avec effectif de chambre :

• Andrew Infanti, pianiste et récitant
• John Mark Harris, piano
• Joanna Demers, flûte
• Tucker Dulin, trombone
• Aiyun Huang, percussion

Cette œuvre, pour pianiste récitant et quatre (ou cinq) instrumentistes est une commande du Gruppo Ferruccio qui l’a créée à l’Université de Californie, San Diego.

Finnissy reconnaît l'attrait qu'il éprouve pour les écrits de l’auteur culte Raymond Roussel depuis les années 1960, au moment de leur première publication en traduction anglaise.

Mais ce qui inspire précisément au compositeur le Concerto n° 8 est d’emblée indiqué dans le véritable titre (originel) de l’œuvre : Marcel Duchamp, the Picabias, and Apollinaire attend a performance of Raymond Roussel’s ‘Impressions d’Afrique’ at the Théâtre Antoine.

Ce titre est d’abord le nom d’une illustration (voir infra) représentant un groupe d’artistes surréalistes qui aurait assisté à la pièce de théâtre Impression d’Afrique, à savoir : une adaptation scénique en 1911 (qui n’a pas tenu longtemps à l’affiche) d’un roman homonyme publié par Raymond Roussel l’année précédente.

Roussel crée des personnages et des situations d'une façon qui va au-delà, ou presque, de toute limite imposée par un style littéraire dit « réaliste ». Comme le romancier l’affirme nettement :

« L’œuvre ne doit rien contenir de réel, aucune observation du monde extérieur ni produit de l'esprit ; rien que des combinaisons purement imaginaires — ce sont déjà les idées d'un monde extra-humain. »

Est-ce dans cet esprit que Finnissy a conçu le Concerto n° 8 ? Toujours est-il que les textes récités dans cette œuvre sont extraits de la traduction anglaise du roman Impressions d’Afrique.

Marcel Duchamp, the Picabias, and Apollinaire attend a performance of Raymond Roussel’s ‘Impressions d’Afrique’ at the Théâtre Antoine

Une illustration par André Raffray publiée dans le petit livre intitulé La vie illustrée de Marcel Duchamp, paru en 1977 lors d'une exposition rétrospective sur Duchamp au Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou (Paris, France).

En 1999, ce petit livre parut en traduction anglaise sous le titre Marcel Duchamp A Life in Pictures aux éditions Atlas Press, London.

De gauche à droite, dans l'assistance, on voit : Marcel Duchamp, Gabrielle Picabia, Francis Picabia et Guillaume Apollinaire.

Sur scène, on voit la démonstration d'un appareil permettant à un ver de terre de jouer de la cithare (cf. R. Roussel, Impressions d'Afrique : un passage que Finnissy fait réciter dans son œuvre).