ébauches…
Andrew Infanti cherche dans le passé comme au présent tout ce qui s’efforce de faire progresser l’art musical, c’est-à-dire en imaginer l’avenir ; fût-ce au prix d’en rester au stade de l’ébauche (« Entwurf »)…
Ci-dessous est présenté le prochain de ses projets musicaux ; lequel vise une coopération multiforme, non seulement entre artistes, mais aussi entre le travail artistique et le travail d’autres métiers.
Bufala orbata

Un Lehrstück pour cantatrice soliste, clavier, cinq à sept musiciens (2 à 3 instruments solistes, 3 à 4 chanteurs solistes ou des parties chorales), avec diffusion en direct de sons électroniques, de chants poétiques (humains et animaux, certains préenregistrés), et projection vidéo.
en détail
Les textes (recueillis et mis en ordre par Didier Gil) à la base du projet forment le récit de deux sacrifices sanglants du monde antique. Leur choix a pour ambition didactique d’aborder les questions encore actuelles que ceux-ci posent au public d’aujourd’hui. Le premier volet du récit renvoie au mythe grec bien connu : le sacrifice d’Iphigénie ordonné par son père Agamemnon lors de la guerre de Troie. Le second, au sacrifice presque ignoré d’un jeune bufflon et au terrible chagrin qu’en éprouve sa mère, tel qu’on le lit dans le poème De rerum natura du poète latin Lucrèce (1er siècle avant notre ère.)
L’œuvre consistera à mettre en scène schématiquement une sorte de cantate — les vocalisations en solo de la cantatrice déclenchant aussitôt un dispositif informatique de musique électronique, appelé “Double Voiced”, qu’ont conçu Juliana Snapper et Miller Puckette. Ce dispositif permettra l’interaction contrôlée en direct de sa voix et de séquences préenregistrées d’autres voix : la voix de Pier Paolo Pasolini, des voix déclamant des poèmes, des sons d’animaux qui auront été enregistrés lors d’une recherche menée, au préalable, en commun avec des paysans-producteurs laitiers sur les vocalisations de leurs vaches ; spécialement les vaches appartenant à la variété, celle des bufflonnes, qui donne son nom à la célèbre mozzarella di bufala… — et qui donne son sens au titre même du projet : Le chagrin de Bufala, la bufflonne (trad. du latin/italien.)
Les traductions des textes latins et italiens seront simultanément projetées en vidéo dans la langue en usage selon le lieu où l’œuvre sera représentée (l’allemand, le français, l’anglais, etc.).
En tournée, le spectacle, du fait des collectifs chaque fois singuliers dont il aura procédé et auxquels il s’adressera, se propose d’impliquer un ensemble de participants locaux. Un tel mode de création, inspiré des œuvres théâtrales expérimentales allemandes appelées Lehrstücke (pièces didactiques), engagera donc musiciens professionnels et amateurs mélomanes dans une réflexion commune où seront mis en question le sacrifice sanglant du vivant, sous toutes ses formes, et son rapport aux croyances religieuses (anciennes et contemporaines). En définitive, il s’agira de forger une œuvre d’art faite à la fois par/pour les humains et les (autres) animaux, dont le « monde » (ou ordre symbolique) est plus que jamais problématique.
La musique électronique, instrumentale et chorale sera composée par Andrew Infanti. Telle qu’elle est structurée, l’œuvre est modulable en fonction des conditions les plus diverses. Ainsi s’adapteront spécifiquement au lieu de sa représentation, tant la formation de l’équipe musicale que l’usage des dispositifs électroniques, l’emploi des langues de traduction et, aussi bien, la participation de chaque collectif local prenant forme autour des vaches et des autres animaux du pays d’accueil.
contribuer
Puisse la région italienne de Campanie prendre part à ce projet !
Si vous souhaitez contribuer à la réalisation de Bufala orbata pour vous-même et/ou un collectif que vous représentez, et obtenir plus d'informations, veuillez contacter les artistes qui s'y engagent :
• ✉ Andrew Infanti
• ✉ Juliana Snapper