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Tristan Murail : Territoires de l'oubli
Performed live by Andrew Infanti
Tristan Murail is one of the founding members of the now historical group L’Itinéraire which made its debut on the Parisian musical scene in the early 1970’s. His name is often associated with a type of music called “Spectral” – which achieved an important rupture by rejecting the combinatorial procedures of serialism, taking as its model the acoustic reality of sounds, such as the complex overtone structure inherent in a given timbre.
Territoires de l’oubli is described by the composer as “written for the resonances and not for the attacks, which are considered as inevitable, but secondary, phenomena, like scars on the continuum.” This radical refocusing of piano timbre is perpetuated by the extreme performance direction to depress the damper pedal at the beginning of the work, holding it without changing until the end of the piece. (read more …)
Piano strings set in vibration
The composer elaborates :
« On a pris l’habitude de ranger le piano parmi les instruments de percussions. C’est sans doute qu’on s’est trop laissé influencer par une image du piano (romantique, impressionniste), image que l’on voulait détruire.
Au lieu de considérer le piano comme un simple instrument de percussion (des marteaux frappant des cordes), Territoires de l’oubli met l’accent sur son aspect plus spécifique : celui d’un ensemble de cordes mises en vibration par résonance sympathique ou par action directe des marteaux.
Aussi la pédale est-elle enfoncée dès le début de la partition, et tient-elle jusqu’à la fin, sans jamais être relevée. Signe que la pièce est écrite pour les résonances, et non pour les attaques, prises comme un phénomène inévitable, mais secondaire, comme des cicatrices du continu. Les complexes harmoniques qui en résultent sont en évolution très lente et oscillent de structures simples et claires à des complexes beaucoup plus chargés, noircis. Les hauteurs sont choisies en fonction des résonances naturelles du piano, qu’elles renforcent ou contrarient, selon le sens de l’évolution (vers plus de simplicité, ou vers plus de complexité) à un moment donné (…).
Les rythmes revêtent des formes “sinusoïdales”, se désorganisent et se recondensent sans cesse, avec un attrait particulier pour le rythme de “cœur” (iambé ou quasi régulier), le tempo étant quant à lui totalement instable (…). »


